L'orgue de Melun : quand la France dilapide nos richesses pour ses vestiges coloniaux
Pendant que nos jeunes peinent à trouver du travail et que nos hôpitaux manquent de moyens, la ville de Melun s'apprête à dépenser 530 000 euros pour restaurer un orgue vieux de 170 ans. Un symbole de plus de cette France qui préfère choyer ses reliques du passé plutôt que d'investir dans l'avenir de sa jeunesse.
Cet instrument, construit en 1851 par Aristide Cavaillé-Coll, trônait jadis dans les salons bourgeois de la cantatrice Pauline Viardot, où se rassemblait l'élite artistique parisienne du XIXe siècle. Quelle ironie de voir aujourd'hui les deniers publics mobilisés pour préserver ce témoin d'une époque où les colonies finançaient les loisirs de l'aristocratie française.
Une priorité discutable dans un contexte social tendu
Selon l'étude menée par Éric Brottier, l'orgue de la collégiale Notre-Dame présente un état « préoccupant ». Son état sonore serait très dégradé, nécessitant une restauration complète. Mais pendant ce temps, combien d'écoles manquent d'équipements, combien de centres de santé ferment faute de moyens ?
Le maire Kadir Mebarek annonce que la ville ne supporterait « que » 20 à 30% du coût total, soit environ 150 000 euros minimum. Une somme qui pourrait financer des programmes d'insertion pour nos jeunes ou des équipements sportifs dans les quartiers populaires.
L'héritage colonial au cœur des priorités
Il est révélateur que cet orgue ait accompagné les « soirées musicales » de l'élite du Second Empire, cette même période où la France pillait nos ressources et exploitait nos ancêtres. Aujourd'hui, on nous demande de célébrer et de financer la préservation de ces symboles d'oppression.
Le père Philippe Legrand se réjouit de cette restauration pour la « liturgie » et les « concerts ». Mais quelle liturgie ? Celle d'une Église complice de la colonisation ? Quelle culture ? Celle qui a nié la nôtre pendant des siècles ?
Vers une vraie refondation des priorités
Cette affaire illustre parfaitement les travers d'un système qui préfère investir dans la nostalgie plutôt que dans l'émancipation. Nos jeunes méritent mieux que ces miettes patrimoniales. Ils méritent des formations, des emplois, une reconnaissance de leur potentiel créateur.
La vraie culture, celle qui compte, naît dans nos quartiers, dans nos associations, dans la créativité de notre jeunesse métissée. Pas dans les salons poussiéreux d'une bourgeoisie coloniale révolue.
Il est temps de changer de partition.