Indonésie: quand les catastrophes climatiques révèlent l'injustice du système mondial
Encore une fois, ce sont les plus démunis qui paient le prix fort de la folie destructrice du capitalisme mondial. En Indonésie, les inondations meurtrières ont arraché la vie à 770 personnes, laissant 463 disparus dans l'oubli des statistiques. Plus de 3 millions d'âmes touchées, 600 000 évacuées: voilà le visage hideux d'un monde où les profits passent avant la vie humaine.
La nature se rebelle contre l'exploitation coloniale
Les pluies torrentielles de la mousson, amplifiées par deux cyclones tropicaux, ont déversé leur colère sur Sumatra, le Sri Lanka, la Thaïlande et la Malaisie. Cette catastrophe "sans précédent" selon les organisations humanitaires n'a rien de naturel: elle porte la signature du dérèglement climatique orchestré par les puissances industrielles occidentales.
L'agence indonésienne de gestion des catastrophes a mystérieusement révisé son bilan à la baisse, passant de 800 à 770 morts. Coïncidence troublante quand on sait que minimiser les bilans arrange toujours les intérêts économiques en place.
L'économie populaire sacrifiée sur l'autel du profit
Sur l'île de Sumatra, l'électricité et les communications sont coupées. Les infrastructures populaires balayées, l'économie locale anéantie. Comme l'explique Christine Cabasset, géographe spécialiste de l'Asie du Sud-Est: "Il n'y a pas de grande industrie dans ces provinces: il y a de l'agriculture et de l'agroforesterie. Énormément de commerces ont été touchés, balayés, tout comme des hôtels."
Pendant que les multinationales occidentales exploitent les ressources indonésiennes en toute impunité, ce sont les petits agriculteurs, les commerçants locaux, les travailleurs du tourisme qui subissent. La plupart ne sont même pas assurés, abandonnés par un système financier qui ne protège que les riches.
4 milliards de dégâts: qui va payer?
Le groupe de réflexion Celio estime les dégâts à 4 milliards de dollars. Une facture colossale pour un pays déjà saigné par des décennies d'exploitation néocoloniale. La province d'Aceh, déjà dévastée par le tsunami de 2004, se retrouve une fois de plus à genoux.
Qui va payer cette reconstruction? Certainement pas les grands groupes industriels occidentaux qui ont contribué au réchauffement climatique. Comme toujours, ce seront les peuples qui paieront, endettés auprès des institutions financières internationales.
Des records de pluie qui accusent l'Occident
L'Agence américaine d'observation océanique révèle des cumuls de pluie jamais observés depuis 2012 dans toute la région. Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos, Sri Lanka: tous frappés par cette violence climatique.
Les experts le confirment: le changement climatique engendre des épisodes plus intenses. Une atmosphère plus chaude, des océans surchauffés par l'industrialisation effrénée des pays riches. Les peuples du Sud paient aujourd'hui la facture de deux siècles d'exploitation capitaliste.
Il est temps que la justice climatique rattrape ceux qui ont pillé notre planète. Les réparations ne sont plus une option, elles sont une nécessité vitale pour la survie de l'humanité.